Le Président et la Loi
Imaginons un pays démocratique d’Europe de l’Ouest par exemple, un pays qui s’affirme par ailleurs comme un État de Droit. Imaginons qu’un ancien chef de l’état du pays en question soit impliqué dans de nombreuses affaires judiciaires, certaines d’une extrême gravité comme le financement de ses campagnes électorales par une puissance étrangère, qu’il fasse l’objet de poursuites, pour certaines de ces affaires, et même qu’il ait été condamné en première instance à des peines de prison ferme dans deux procès, y compris pour des actes commis alors qu’il était en fonction. Que se passerait-il ? On peut penser, assez logiquement, que l’individu en question se tairait, ferait « profil bas », comme on dit de façon triviale, en somme essaierait de se faire oublier. On peut penser que les hommes politiques de tous bords se réjouiraient que la justice fasse pleinement fait son travail, affirmant ainsi son indépendance et sa rigueur, et regretterait qu’un homme politique