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Affichage des articles du novembre, 2015

Europe : il n’y a plus d’abonné au numéro que …

Ce billet fera partie d’une série sur l’Union Européenne. Depuis les attentats du 13 novembre on a beaucoup parlé de la question du sens, notamment en se référant au manque de perspective d’une jeunesse perdue, celle qui répand la terreur. La question du projet social, d’une vision partagée pas tous dans nos sociétés, d’une forme de transcendance collective, est bien au cœur des problèmes de notre temps. La paix comme projet L’Europe a (pu) longtemps constitué cet horizon dans lequel nous pouvions nous projeter pour bâtir une société plus harmonieuse. L’Europe était à la fois l’instrument et l’objectif d’une ambition collective. Cela n’est malheureusement plus le cas. Ici il faut s’arrêter sur un phénomène générationnel très important. L’Europe en tant que projet, a été bâtie après la seconde guerre mondiale, avec l’idée force de rendre les guerres impossibles sur le territoire européen, singulièrement entre la France et l’Allemagne. L’

Que des doutes, en vrac

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J'ai d'abord été pris par la sidération. Longtemps. Peut-être y suis-je encore. Scotché sur les lives TV ou Internet, ré-écoutant les mêmes analyses, les mêmes bribes d'infos. Et le brouillard dans la tête, saturé d'émotions. Dans le pays de Descartes, on pense que les émotions sont à écarter de la réflexion. Il faut avoir la "tête froide". Il a été démontré par les chercheurs (Antonio Damasio) que c'est une chimère et que les émotions sont partie intégrante de nos décisions. Des malades privés d'émotions ne sont plus capables de prendre la moindre décision. Gardons nos émotions alors, tamisons-les mais chérissons-les aussi. Le problème, c'est que derrière l'écran de fumée des émotions à fleur de peau, il ne me reste que des doutes. C'est sain le doute. Je chéris le doute. La certitude, c'est la mort de la réflexion, la voie pavée aux extrémismes ou plus prosaïquement à la bêtise. Mais quand il n'y a plus que du doute, il y

Le jour d'après

Évidemment j’aurais préféré ne jamais écrire ce billet. Mais avant toutes choses un pensée pour les victimes, leurs familles et leurs proches. Et aussi mon admiration et mon respect aux forces de police et à tous les soignants. Ce blog se veut un espace de réflexion et je pense qu’une des meilleures façons de combattre le terrorisme, la barbarie, l’horreur, c’est justement l’analyse pour comprendre et agir. Je livrerai ici quelques éléments et je renverrai à ce que j’écrivais il y a quelques mois après les attentats de janvier et dont l’actualité reste, tragiquement, vive. a)     Le risque zéro n’existe pas. Quels que soient les moyens, surveiller plusieurs centaines, voir milliers, d’apprentis djihadistes radicalisés est tout simplement impossible. Daesh – et ses alliés – dispose d’un réservoir important de candidats à la folie et des moyens matériels et financiers d’organiser, planifier et commettre des attentats. Bien sûr on peut améliorer l’efficacité

Argent, bonheur, statut et jalousie : drôle de mélange

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J'avais écrit il y a 3 ans 1/2 un post sur mon blog Libé traitant des liens entre argent (revenus) et bonheur . Enfin, évacuons le mot bonheur. Le bonheur ce peut être une rencontre, le plaisir d'être en mai, le regard de l'être aimé, voir son enfant grandir ou lire un bon roman. Toutes choses non quantifiables. On parlera donc de "life satisfaction", plus neutre. Pourquoi en reparler ? D'abord j'ai lu (Kahneman et Tversky, Claudia Selnik), mûri la réflexion (en bien j'espère) et le récent "Prix Nobel d'Economie" a planché sur la question . Par ailleurs, la crise s'installe (8 ans déjà), les inégalités flambent dans certains pays (US notamment, la France étant contrairement aux idées reçues largement épargnée), les français semblent enfermés dans une dépression latente (tout en étant relativement optimiste à titre personnel, ils sont fortement pessimistes pour la France et leurs enfants). Par ailleurs, je pense que la liaison est b

Le PS n'est pas social-libéral, il est « sociétal-libéral » (et c'est pire)

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Ascenseur pour l'échafaud Le Parti Socialiste attend les élections régionales avec inquiétude. Les attentes oscillent entre la défaite sérieuse, au mieux, et la claque magistrale avec la perte éventuelle de la région Nord au profit du FN, au pire. Alors dans un  réflexe pavlovien on assiste à une mobilisation générale avec Premier Ministre et Président de la République embarqués dans une campagne de terrain, et discours mêlant appels au sursaut républicain ou utilisation de l’habituelle rengaine « avec les autres cela sera bien pire ». Maintenant au delà de l’écume de la campagne, qu’est-ce qui a conduit le PS dans cette situation ? Il nous semble que la réponse est tellement simple qu’elle n’est jamais abordée de façon frontale, et la voici : le PS tel qu’il est incarné par ses dirigeants dans la France de 2015 n’est plus un parti de gauche, c’est un étrange hybride mêlant orthodoxie économique et progressisme sur les questions sociétales. Le Parti Socialiste en étant a

Et si on vendait Air France à ses pilotes ?

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L'affaire Air France est décidément bien compliquée. Voilà une compagnie qui a enchaîné les exercices déficitaires (quatre de 2011 à 2014), mais qui présente un Q3 2015 de très bonne tenue (notamment grâce à un baril au prix bas) et dont la valorisation boursière est de ... 2 Mds€ (c'est par exemple 1/20ème de celle de Danone). Air France vaut bien moins cher que le prix de ses avions puisqu'elle en possède 569 dont 10 A380 (428 M$ prix catalogue même si l'on sait qu'ils se négocient probablement à la moitié de ce prix). Cette valorisation au rabais s'explique par un fort endettement, qui ne serait pas si problématique si la compagnie dégageait des bénéfices : un transporteur aérien doit acheter des avions très coûteux qu'il rentabilise sur 20 ou 30 ans. Sa fusion avec KLM est plutôt positive, à l'instar de Nissan avec Renault (en un peu moins flagrant). En nombre de passagers transportés, aucune des deux marques n'est dans le Top 10 mondial alors

La retraite .... avec beaucoup de chance

Les récentes modifications des conditions de départ à la retraite pour le versement des retraites complémentaires ont remis sur le devant de la scène ce sujet si important. Les mesures paraissent techniques mais elles entérinent des évolutions lourdes et dangereuses. Mais revenons-y. Lorsque j’ai démarré ma carrière professionnelle au début des années 90, la retraite était un horizon réaliste quoique lointain. A l’époque il fallait l’équivalent de 37,5 années de cotisations pour pouvoir partir en retraite, dont l’âge légal était fixé à 60 ans. Pour quelqu’un qui avait fait quelques années d’études supérieures et commencé à travailler à un peu plus de vingt ans les deux paramètres convergeaient. Aujourd’hui la retraite est un fantasme, une chimère, à mesure qu’elle semble se rapprocher on la voit s’éloigner. Tout d’abord les chiffres : l’âge légal de départ à la retraite est désormais fixé à 62 ans et il faut 172 trimestres soit 43 ans de cotisations pour les personnes nées

Modestes et ambitieux

Nicolas Quint et moi lançons ce blog à deux voix. Neotopia. Ce qui nous réunit c’est une passion pour la chose publique, l’analyse, l’échange de points de vue et si possible la  proposition de solutions. Ce qui nous réunit c’est une vision proche de l’économie et de la politique qui doivent être des moyens au service du plus grand nombre. Ce qui nous réunit c’est une certaine nostalgie de ce qu’on pourrait qualifier de vision « humaniste » du monde. Ce qui nous réunit ce sont aussi les hasards de ce siècle où la technologie permet à des gens qui ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, de se découvrir, s’apprécier et de décider d’avancer ensemble. Alors, ici, un peu à l’ancienne – qui fait encore des blogs ? – nous vous proposerons nos analyses, nos commentaires, partagerons nos colères ou nos agacements, et essaierons systématiquement, et cela sera notre plus grand défi, de proposer des solutions. Alors de quoi allons-nous parler, que viendrez-vous chercher sur N