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Affichage des articles du 2015

Rétrospective (dystopique) de 2016

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17 janvier :  malgré l' accumulation de preuves selon laquelle l'intervention russe en Syrie ferait des milliers de victimes, Vladimir Poutine annonce une poursuite et une intensification des opérations. Le nombre de chasseurs-bombardiers augmente et des forces spéciales sont officiellement au sol appuyées par des hélicoptères d'attaque. Le territoire de Daesh en Syrie a nettement reculé et le groupe se replie de plus en plus nettement sur Mossoul, ce qui explique le silence des différentes chancelleries 12 février : Après un succès mitigé au caucus de l'Iowa et à la primaire du New Hampshire, Ted Cruz tente un coup de poker en prenant Donald Trump comme colistier. Celui-ci espérait évidemment mieux que la place symbolique de Veep mais conscient qu'il ne peut seul remporter la timbale, il fait une apparition télévisée bravache où il assure qu'il a obtenu des assurances de Ted Cruz de pouvoir peser une fois en place. 19 février : Un vol Air France P

Petit dictionnaire de 2015

A comme attentats. Malheureusement pas besoin de faire de commentaires B comme Blatter , où l’homme qui avait décidé d’entraîner ses ennemis - et ceux qui se croyaient ses amis - dans sa chute C comme COP 21 , la conférence qui fait voyager deux cent chefs d’état en avion pour sauver la planète D comme Daesh , en lien avec le A ; a remplacé Al-Qaida comme figure du mal de ce début de siècle E comme Europe , un grand malade mais qui refuse de se soigner F comme Front National, le parti que les autres partis regardent grandir en s’étonnant qu’il grandisse alors qu’ils ne font rien pour le faire rétrécir G comme grexit , ou l’épisode annuel de l’interminable feuilleton de la crise grecque H comme hiver , pour info il semble avoir disparu cette année K comme Kardashian , désormais nos contrées sont aussi sous l’emprise de la famille « bigger than life » (enfin moi j’ai toujours du mal à comprendre) L comme licornes , ces start-up qui vont changer nos vies…ou pas M comme Macron , qui rêve

Le FN ou la maladie opportuniste de la société française

Une maladie opportuniste est « une maladie due à des germes habituellement peu agressifs mais qui sont susceptibles de provoquer de graves complications en affectant des personnes ayant un système immunitaire très affaibli » (source Wikipédia). Ce qu'il est important de noter c’est que « les maladies opportunistes ne sont généralement pas dangereuses pour les personnes en bonne santé, mais avec un système immunitaire affaibli, elles se révèlent mortelles « (source Sante Médecine). Aujourd’hui le FN est comme une maladie opportuniste qui a attaqué le corps social français, et maintenant peut devenir létale. Un corps social affaibli En effet pendant de nombreuses années le parti de Jean Marie Le Pen, créé en 1972, était heureusement confiné à une frange ultra-minoritaire de la population française, revendiquant un positionnement xénophobe et raciste, et puis petit à petit il a profité de l’affaiblissement du corps social miné par la stagnation économique, le

La philanthropie, comme je veux.

En 2010 j’avais évoqué dans un article (que je reproduis ci-dessous à la fin de ce billet) la problématique des « méga-dons » des milliardaires américains, dans le contexte de l’initiative de Warren Buffet et Bill Gates appelée « The Giving Pledge ». J’abordais notamment le problème de choix individuels « philanthropiques », en opposition aux choix collectifs « solidaires » effectués via l’impôt. Ces questions restent plus que jamais d’actualité. L’annonce faite cette semaine par Marc Zuckeberg du « don » de sa fortune relance   le débat sur ce sujet, et permet d’y apporter quelques développements. Il faut noter que cette annonce a un retentissement majeur pour plusieurs raisons : Zuckerberg est jeune, il a peine 31 ans et c’est rare de faire ce type d’annonces si tôt, il est immensément riche, il a l’aura d’une rock star – rappelons qu’il y a déjà eu un film, « The Social Network » réalisé par David Fincher, dont il était le « héros » et qui retraçait le lancement de Facebook, -

Europe : il n’y a plus d’abonné au numéro que …

Ce billet fera partie d’une série sur l’Union Européenne. Depuis les attentats du 13 novembre on a beaucoup parlé de la question du sens, notamment en se référant au manque de perspective d’une jeunesse perdue, celle qui répand la terreur. La question du projet social, d’une vision partagée pas tous dans nos sociétés, d’une forme de transcendance collective, est bien au cœur des problèmes de notre temps. La paix comme projet L’Europe a (pu) longtemps constitué cet horizon dans lequel nous pouvions nous projeter pour bâtir une société plus harmonieuse. L’Europe était à la fois l’instrument et l’objectif d’une ambition collective. Cela n’est malheureusement plus le cas. Ici il faut s’arrêter sur un phénomène générationnel très important. L’Europe en tant que projet, a été bâtie après la seconde guerre mondiale, avec l’idée force de rendre les guerres impossibles sur le territoire européen, singulièrement entre la France et l’Allemagne. L’

Que des doutes, en vrac

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J'ai d'abord été pris par la sidération. Longtemps. Peut-être y suis-je encore. Scotché sur les lives TV ou Internet, ré-écoutant les mêmes analyses, les mêmes bribes d'infos. Et le brouillard dans la tête, saturé d'émotions. Dans le pays de Descartes, on pense que les émotions sont à écarter de la réflexion. Il faut avoir la "tête froide". Il a été démontré par les chercheurs (Antonio Damasio) que c'est une chimère et que les émotions sont partie intégrante de nos décisions. Des malades privés d'émotions ne sont plus capables de prendre la moindre décision. Gardons nos émotions alors, tamisons-les mais chérissons-les aussi. Le problème, c'est que derrière l'écran de fumée des émotions à fleur de peau, il ne me reste que des doutes. C'est sain le doute. Je chéris le doute. La certitude, c'est la mort de la réflexion, la voie pavée aux extrémismes ou plus prosaïquement à la bêtise. Mais quand il n'y a plus que du doute, il y

Le jour d'après

Évidemment j’aurais préféré ne jamais écrire ce billet. Mais avant toutes choses un pensée pour les victimes, leurs familles et leurs proches. Et aussi mon admiration et mon respect aux forces de police et à tous les soignants. Ce blog se veut un espace de réflexion et je pense qu’une des meilleures façons de combattre le terrorisme, la barbarie, l’horreur, c’est justement l’analyse pour comprendre et agir. Je livrerai ici quelques éléments et je renverrai à ce que j’écrivais il y a quelques mois après les attentats de janvier et dont l’actualité reste, tragiquement, vive. a)     Le risque zéro n’existe pas. Quels que soient les moyens, surveiller plusieurs centaines, voir milliers, d’apprentis djihadistes radicalisés est tout simplement impossible. Daesh – et ses alliés – dispose d’un réservoir important de candidats à la folie et des moyens matériels et financiers d’organiser, planifier et commettre des attentats. Bien sûr on peut améliorer l’efficacité