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Dénicratie

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La démocratie –du grec   demos , le peuple – est la forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple, c’est à dire que c’est le peuple qui exerce le pouvoir sur un territoire donné. En général, entre autres pour des raisons pratiques, le peuple exerce cette souveraineté à travers des représentants, le plus souvent élus. C’est ce que prévoit d’ailleurs la Constitution française en son article 3 : «  La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. ».   On peut ici se demander quelle est la forme de gouvernement qui serait l’opposé de la démocratie. Il n’y a pas de réponse univoque mais les différentes formes d’autocratie, de la royauté à la dictature, l’aristocratie ou encore la théocratie sont des exemples concrets de gouvernement non démocratiques. Or il nous semble que nos démocraties contemporaines ont sécrété une version particulièrement pernicieuse de « non démocratie » que j’appellerai « dé

« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard »

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  C’est en pensant au fameux vers de Mallarmé que la question s’est imposée à moi : peut-on jouer l’avenir d’une nation et de dizaines de millions de personnes au lançant les dés ? A pile ou face ? Si la question paraît saugrenue c’est bien l’impression que donne la décision de dissolution prise par Emmanuel Macron il y a trois semaines. Une décision prise par un seul homme, conseillé apparemment par quelques personnes sans autre légitimité que leur proximité avec les Président, et qui ne semble obéir à aucune rationalité autre que celle d’une forme d’hubris. Et l’avenir de notre pays paraît effectivement bien sombre à l’orée de ce second tour des élections législatives. De façon troublante au même moment c’est la décision de Joe Biden de se représenter à l’élection présidentielle américaine qui semble relever du saut dans le vide. Joe Biden a bientôt 82 ans, sa santé est manifestement déclinante, et le débat tenu avec Donald Trump la semaine dernière semble indiquer des troubles cogni

Le « macronisme » ou la tentation permanente de la transgression

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       Photo SIPA/Jacqus Witt Depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017 une question récurrente qui est posée aux analystes politiques est celle de la définition du « macronisme ». En filigrane ce qui est en jeu c’est la possibilité pour le « macronisme » de survivre à la fin du second mandat de Président de la République. Il nous semble qu’une définition assez simple du « macronisme » peut être trouvée mais intègre une composante que les commentateurs rechignent à mettre en avant : la dimension personnelle, intime, de l’équation politique proposée. Pour nous le « macronisme » » peut être défini comme une doctrine politique d’inspiration libérale sur le plan économique, europhile, et opportuniste sur les questions sociétales, dont la pratique est fortement impactée par la personnalité du Président. Dit autrement le « macronisme » c’est l’UDF plus Emmanuel Macron. Dès lors c’est bien la pratique du pouvoir et la personnalité du

Penser l’impensable

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                         La langue française aime les oxymores et « penser l’impensable » en est une belle illustration. S’il nous est impossible de « penser l’impensable » il nous est en revanche possible de penser l’imprévu, l’improbable, l’inattendu, et parfois la catastrophe, c’est-à-dire un événement extrême aux conséquences tragiques. A l’instar du philosophe Jean Pierre Dupuy (« P our un catastrophisme éclairé : quand l'impossible est certain » ,   Seuil , 2002), c’est en nous préparant aux catastrophes que nous pouvons espérer les éviter. En ce qui concerne la guerre en Ukraine il nous semble que nous refusons de penser sérieusement trois évènements, qui chacun à leur manière pourrait nous mener à la catastrophe, et qu’il convient justement de réellement s’y préparer pour qu’elle n’advienne pas. Le premier évènement qui pourrait constituer une bifurcation de l’histoire est l’élection présidentielle américaine et son résultat. On peut considérer que l’élection de Donald Trum

Le Super Bowl ou le symbole d’une société déboussolée

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  25-12. C’est le score du dernier Super Bowl du 11 février dernier qui a vu les Kansas Chief, emmené par leur joueur phare Patrick Mahomes, remporter la partie et donc le titre de champion NFL  -championnat de football américain - contre les San Francisco 49ers. Mais au-delà de l’aspect sportif, le Super Bowl et singulièrement cette édition, est l’expression fascinante et troublante des contradictions de plus en plus intenables dans lesquelles se débat la société américaine, et au delà une bonne partie des sociétés occidentales. Tout d’abord le match avait lieu à Las Vegas. Ville de tous les excès et de toutes les démesures. Une ville de 2 millions d’habitants, bâtie au milieu du désert, sorte de parc d’attractions géant pour adultes qui attire 40 millions de touristes par an. Mais l’envers du décor ce sont des milliers de sans-abri, qui vivent parfois dans les égouts. Des problèmes d’approvisionnement en eau de plus en plus graves. Des activités de jeu qui servent de circuit de blanc

Technosécessionisme

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  Depuis plus de 30 ans la côte ouest américaine et singulièrement la Silicon Valley en Californie est l’épicentre des grandes mutations numériques qui façonnent notre vie quotidienne, et ses entreprises emblématiques, les GAFAM, sont parmi les plus puissantes du monde. Après l’arrivée d’Internet à la fin des années 90, l’émergence du paradigme du smartphone et des réseaux sociaux après 2007, c’est la généralisation des IA (génératives) qui semble être le moteur de la prochaine vague d’innovation technologique, économique et sociétale, venant de la Valley. A ce stade OpenAI avec son emblématique patron Sam Altman semble être la société qui représente le mieux cette « promesse » d’une nouvelle ère. Mais quelle est justement cette nouvelle ère que l’on nous promet ? de quoi sera-t-elle faite ? Ici il paraît important de s’arrêter sur certaines des idéologies, c’est-à-dire des systèmes d'idées générales articulées entre elles qui sont à la base d'un comportement individuel ou coll

Prométhée Déchaîné

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  « "Prométhée a dérobé le feu sacré de l'Olympe pour en faire don aux humains. Courroucé par cet acte déloyal, Zeus le condamne à une torture éternelle », citation du début du film « Oppenheimer » de Christopher Nolan. Au-delà de la dimension biographique d’« Oppenheimer » de Christopher Nolan le film tisse des liens passionnants avec notre époque et la question du rapport à la Technique, notamment quand elle est de nature « prométhéenne ». Ici l’on parle de technologies – on aurait sans doute parlé de « découvertes scientifiques » dans les années 40 ou 50 – qui ont la capacité de changer de façon fondamentale le rapport de l’humanité au monde et à elle-même. Dans le cas de la technologie nucléaire associée à Robert Oppenheimer c’est la maîtrise de l’énergie qui en jeu, comme un écho du mythe prométhéen, et au-delà la possibilité de détruire tout ou partie de notre planèt