Rétrospective (dystopique) de 2016

17 janvier : malgré l'accumulation de preuves selon laquelle l'intervention russe en Syrie ferait des milliers de victimes, Vladimir Poutine annonce une poursuite et une intensification des opérations. Le nombre de chasseurs-bombardiers augmente et des forces spéciales sont officiellement au sol appuyées par des hélicoptères d'attaque. Le territoire de Daesh en Syrie a nettement reculé et le groupe se replie de plus en plus nettement sur Mossoul, ce qui explique le silence des différentes chancelleries

12 février : Après un succès mitigé au caucus de l'Iowa et à la primaire du New Hampshire, Ted Cruz tente un coup de poker en prenant Donald Trump comme colistier. Celui-ci espérait évidemment mieux que la place symbolique de Veep mais conscient qu'il ne peut seul remporter la timbale, il fait une apparition télévisée bravache où il assure qu'il a obtenu des assurances de Ted Cruz de pouvoir peser une fois en place.

19 février : Un vol Air France Paris - Moscou s'écrase au-dessus du Sud de l'Allemagne avec 213 passagers et 8 membres d'équipage. Une rumeur enfle rapidement quant à l'implication de l'Etat Islamique. L'enquête, suite à la découverte des boîtes noires, écarte rapidement la piste de la bombe ou de la prise d'otages. Un défaut de maintenance a provoqué une décompression explosive au niveau de l'arrière de l'appareil, le rendant difficilement contrôlable. L'équipage est mis en cause, l'avion ayant pu, semble-t-il, être sauvé.

28 février : Second tour de négociation sur les exigences de la Grande-Bretagne vis-à-vis de l'Union Européenne qui se conclut par un échec, le délai de 4 ans pour qu'un étranger, même communautaire, s'installant en Grand-Bretagne, puisse toucher des allocations.

1er mars : après le Super Tuesday, le ticket Ted Cruz/Donald Trump semble ne plus pouvoir rater l'investiture républicaine. 

21 mars : un homme entre dans une école et poignarde 7 adolescents. 3 décéderont de leurs blessures. L'homme réussit à s'enfuir mais est identifié. Il était fiché "S". Ses liens avec l'Etat Islamique demeurent flous. Le Front National et une partie de la droite, dont Laurent Wauquiez, demandent des mesures d'"internement préventif".

25 mars : Daesh proclame le califat sur la Cyrénaïque. la Libye est hors de contrôle et une nouvelle vaste zone d'influence semble s'ouvrir au Sahel pour Daesh.

Printemps

28 mars : le chômage atteint un nouveau plus haut. Le taux de croissance, initialement estimé à 1.5% est désormais officiellement révisé à 1.3%. Bruxelles parle de 1.2% et l'OCDE de 1% pile. Il devient évident que le chômage ne régressera pas en 2016. L'alignement des planètes commence à se refermer avec les derniers espoirs français. Les taux augmentent dans la foulée de la reprise américains qui a porté le taux de refinancement de la Fed à 0,75 points et le pétrole est remonté à 60$ suite aux tensions géopolitiques.

3 avril : Jean-Claude Juncker déclare que la Turquie va bénéficier, suite aux accords du 29/11/2015, d'un processus d'adhésion accéléré à l'UE. En coulisse, Ankara menace de "lâcher le flot de réfugiés" parqués dans son pays.Tollé général de la droite française (a fortiori du Front National), silence gêné à gauche, seul le Front de Gauche marque son accord.

6 avril : 4ème et dernière conférence Grande-Bretagne / UE. Le désaccord est acté et David Cameron fixe la date du référendum au 14 juin.

3 mai : 350 migrants tentent de franchir en force la frontière à Calais. Il sont repoussés avec difficulté par les forces de l'ordre. Les incidents se multiplient entre calaisiens et locataires de la "Jungle".

13 mai : un Su-21 russe survole le Golan après une mission effectuée au-dessus de la Syrie. Il est intercepté et abattu par 2 F-16 israéliens. S'en suit une violente controverse sur laquelle Washington fait profil bas, ne voulant pas lâcher son allié hébreu mais ne souhaitant pas d'escalade vis-à-vis de la Russie.

14 juin : Le référendum anglais se clôt sur une surprise, la sortie l'emportant avec 51,1%. Il semblerait que l'entrée imminente de la Turquie ait été un argument de poids pour le NON. Immédiatement, les élus écossais demandent la mise en place d'un calendrier d'indépendance et l'intégration à l'UE et à l'Euro.

17 juin : l'Etat d'urgence est reconduit pour 6 nouveaux mois

Ete

4 juillet ; Encouragée par l'exemple écossais, la Catalogne déclare sécession et se joint avec l'Ecosse pour la présentation du dossier d'adhésion à l'Europe et à l'Euro.

8 juillet : à Clichy-sous-Bois, un contrôle de véhicule dégénère. Les policiers patrouillant sous l'égide de la lutte anti-terroriste, se sentant menacés, ouvrent le feu sur le véhicule, tuant 2 adolescents de 15 et 17 ans et blessant grièvement le conducteur de 18 ans, tout trois des binationaux d'origine algérienne. Dans la nuit, le RAID perquisitionne 12 appartements liés aux 3 jeunes.

9 juillet : une marche blanche est organisée en hommage aux 3 victimes. Malgré les appels au calme des familles, des débordements provoquent la destruction d'équipements publics, 57 interpellations et 12 blessés légers sont à dénombrer

10 juillet : Manuel Valls annonce au journal de France 2 que les 3 jeunes abattus ne présentaient aucun caractère de radicalisation et qu'il s'agissait manifestement d'une erreur bien que l'enquête doive encore le démontrer. Il présente ses excuses aux familles tout en soulignant la rude tâche des policiers et militaires patrouillant depuis des mois dans les rues des grandes villes et banlieues.

11 au 17 juillet : suite à la déclaration de Manuel Valls, des émeutes embrasent plusieurs cités parisiennes. Malgré l'Etat d'urgence, des manifestations violentes ont lieu et les forces de l'ordre sont bientôt la cible de cocktails Molotov mais également de tirs d'armes automatiques. Au cours des 6 nuits d'émeutes, on relèvera 2 morts et 1 blessé grave chez les policiers et 6 morts chez les émeutiers. Un calme précaire s'instaure après que le président Hollande ait demandé le déploiement de militaires accompagnés de VAB.

9 août : un enfant de 7 ans meurt de chaleur et de déshydratation dans un camp de réfugiés en Grèce. L'Italie et la Grèce réclament à cors et à cris l'aide des autres pays européens. Plusieurs refusent et d'autres, dont la France, promettent une augmentation de 20% des quotas déjà acceptés. L'Italie et la Grèce jugent dérisoires ces propositions.

17 septembre : Suite à la remontée du cours du baril et au crash du 19 février, Air France est au plus mal. Une grève se poursuit pendant 17 jours lorsque la direction propose son nouveau plan d'économies. En coulisse, le Qatar, actionnaire à 17%, négocie avec l'Etat pour un rachat d'Air France par Qatar Airways. Malgré les réticences des édiles, le Qatar met dans la balance un financement accru des banlieues française et la vénérable compagnie française change de pavillon après 83 ans de bons et loyaux services.

Automne

23 octobre : la primaire de LR a enfin lieu. Après une bataille acharnée sur le mode de scrutin, il est décidé d'un mode de scrutin à un tour, Nicolas Sarkozy ayant réussi à imposer cette modalité en espérant le plus grand rassemblement sur son nom. En effet, la multiplicité des candidats est impressionnante : NKM, Bruno le Maire, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Mariton, Laurent Wauquiez, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy sont en lice. Rapidement, c'est la déception, Seuls 1,6 millions de français se déplacent, ouvrant la place à un procès en légitimité.

Surtout, Nicolas Sarkozy arrive en tête avec 32% devant Alain Juppé avec 31%. Immédiatement, les affidés de Juppé multiplient les exemples d'irrégularités voire de fraude. La COCOE, de sinistre mémoire, est remise sur pied pour départager les vainqueurs. Devant l'enjeu, Alain Juppé se décide à porter plainte et menace de se présenter quoi qu'il en soit. La COCOE tergiverse pendant plus de deux mois pendant que la famille de droite s'entre-déchire. Nicolas Sarkozy finir par sortir gagnant de cette victoire à la Pyrrhus mais essoré devant l'opinion publique

27 octobre : profitant de la déconfiture de LR, François Hollande déclare sa candidature pour un nouveau mandat au 20h de TF1. Il balaye le fait qu'il n'a pas inversé la courbe du chômage qui continue à grimper en déclarant qu'il est le chef de la Nation dans la guerre que mène la France et qu'il ne peut abandonner celle-ci en pleine tourmente. Hollande joue le régalien depuis plus d'un an et demi désormais et il mise tout là-dessus.

28 octobre : A 10h56, la fac de Jussieu est prise d'assaut par un commando de 5 terroristes équipés d'AK47. Quasiment à la même minute, 4 terroristes pénètrent dans l'Unimail de Genève et 4 autres dans l'Université Libre de Berlin. Les trois attaques sont similaires. Les terroristes marchent calmement dans les couloirs en abattant systématiquement les étudiants qu'ils croisent. Puis ils regroupent les étudiants dans un amphi et continuent leur massacre systématique. Le RAID mettra 3 heures à les déloger, la prise d'otages durera plus de 4 heures à Génève et Berlin. Au total, on relèvera 457 morts dans les différentes villes sans compter les terroristes, tous morts dans l'assaut. 

4 novembre : après d'immenses marches orchestrées par les étudiants dans tous les villes d'Europe, l'enquête montre rapidement que les auteurs sont majoritairement des ressortissants des différents pays visés, que certains étaient connus (fichés "S" en France), que d'autres avaient faits des voyages en Syrie et que 3 migrants ont participé aux attaques.

5 novembre : François Hollande, à la sortie du Conseil des Ministres, déclare l'Etat de Siège en Ile-de-France. Dans cette région, les pouvoirs de police sont désormais aux mains des militaires. Les actions visant, de près ou de loin, à la perpétration d'attentats terroristes, seront jugés par des tribunaux militaires.

6 novembre : Les accords de Schengen sont abandonnés et les contrôles aux frontières redeviennent la souveraineté des états. Bernard Cazeneuve annonce un plan de re-construction de poste-frontières et de recrutement de douaniers. Le PNR (fichier européen du transport aérien) est adopté à la hâte sans que l'on sache la date de son effectivité.

8 novembre : suite au choc européen, Ted Cruz réussit à battre Hillary Clinton au sein d'un Amérique apeurée et fatiguée des dynasties politiques. Il annonce que, dès son entrée en fonction, des mesures énergiques contre l'immigration seront prises et que les Etats-Unis se désengageront de Syrie et d'Irak, qui est "la guerre de l'Europe".

12 novembre : l'Assemblée Nationale vote la prolongation de l'Etat de Siège pour 6 mois, c'est-à-dire jusqu'à l'élection présidentielle.

16 novembre : Un sondage Odoxa donne les résultats suivants pour le 1er tour de la présidentielle :
Marine Le Pen 28%
Hollande 18%
Sarkozy 16%
Mélenchon 9%
Bayrou 8%
Tapie 8%
Dupont-Aignan 6%
Duflot 4%
Divers 3%

Surtout le second tour serait remporté sur la marge étriquée de 53/47 par François Hollande. Si le front républicain a montré l'efficacité des reports gauche --> droite en cas de retrait du candidat de gauche, l'inverse ne semble pas être vrai pour la présidentielle.

19 novembre : Emmanuel Macron déclare sur Europe 1 que François Hollande, compte-tenu du risque que représente le Front National, ne peut être candidat à la présidentielle. Silence assourdissant du côté de Matignon.

23 novembre : Le président Hollande, après consultation des différents partis, et malgré les vives protestations d'EELV et du FDG, ordonne l'ouverture du premier centre d'internement pour "radicalisés djihadistes". Il s'agit d'interner un premier contingent de 150 fichés "S". Il est prévu de porter les capacités à 1.500 personnes ensuite. Dans un premier temps, un quartier de la prison des Beaumettes est réquisitionné mais un lieu dédié devra être choisi. De nombreuses personnalités réclament la réouverture du Bagne à Cayenne.

2 décembre : Suite aux nombreux manquements relevés dans l'enquête sur les événements du 28 octobre, la DGSI est dissoute et ses effectifs seront fondus avec ceux du renseignement militaire. Bernard Cazeneuve est obligé de démissionner et Marc Trevidic est nommé Ministre de l'Intérieur.

12 décembre : Manuel Valls, sur RTL, annonce sa candidature à l'élection présidentielle. Il estime que, malgré toute l'admiration qu'il porte au président, celui-ci est usé par un mandat exceptionnel et qu'il serait lâche de ne pas se présenter pour redresser la Nation

Hiver




31 décembre : dans une allocution de fin d'année historique, François Hollande convoque le Congrès à Versailles pour requérir une extension de 2 ans de son mandat. Il évoque la terrible année que vient de passer la France, l'Etat de Siège, le risque de voire tomber la France dans les mains de l'extrême-droite. Il promet un changement de premier ministre avec une cohabitation de facto. Après consultation, Alain Juppé a accepté de devenir son 1er ministre et plusieurs anciens ministres expérimentés de droite ont donné leur accord (JP Raffarin, Dominique de Villepin). Il se murmure en coulisse que Nicolas Sarkozy pourrait acquiescer à condition que Laurent Wauquiez devienne ministre de la Défense. 

HEUREUSEMENT, CECI N'EST QU'UNE DYSTOPIE
LE FUTUR N'EST PAS ECRIT
LE PIRE N'EST PAS CERTAIN
A NOUS D'ECRIRE L'AVENIR

Commentaires

  1. JE vois que tu étais d'humeur optimiste Nicolas :-)

    Chem

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  2. c'est de la catharsis à visée exorciste ;)

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  3. Toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite ? :)

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  4. En voyant la configuration de ton élection présidentielle, je me suis risqué à une petite analyse de l'âge de quelques premiers ministres anglais et présidents espagnols lorsqu'ils sont entrés en fonction:
    Tony Blair: 44 ans
    David Cameron: 44 ans
    José María Aznar: 43 ans
    Felipe Gonzales: 40 ans

    Alors chez nous la présidentielle, ça s'annonce plus ou moins comme ça:
    Nicolas Sarkozy: 60 ans
    ou Alain Juppé: 70 ans
    François Holande: 61 ans
    François Bayrou: 64 ans
    Jean-Luc Mélenchon: 64 ans

    Ils auraient pas un peu du mal à se renouveler nos partis politiques?
    Faut savoir partir les gars...

    Bon heureusement: qui c'est qui revient pour sauver la situation ?
    Bernard Tapie! (72 ans)

    Et pour sauver l'équipe de France de Tennis ?
    Yannick Noah (les jeunes savent même pas qu'il a été joueur de tennis)

    C'est pas pour faire du "jeunisme" mais il y a quand même des mecs qui s'accrochent un peu, non ?

    :)

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    Réponses
    1. j'avais pas fait l'exercice mais c'est assez saisissant. Après, la configuration est la plus probable ... qui de moins âgé mais "présidentiable" : Valls ? Le Maire ? NKM ? Wauquiez ? il y a bien une "jeune" génération mais elle est sous la coupe de la précédente.
      Tu remarqueras que le parti qui fait le plus la place aux jeunes (avec EELV) ..... c'est le FN !!!

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    2. Oui c'est bien ce qui m'inquiète.
      C'est vrai qu'une présidentielle avec Valls, LeMaire et NKM serait déjà plus intéressante qu'avec Sarko et Holande pour ce qui est des partis 'institutionnels'.

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